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La tempête que nous avons déchainée de Vanessa Chan

  • Photo du rédacteur: Johanna Zazoun
    Johanna Zazoun
  • 26 mai
  • 2 min de lecture

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Malaisie, 1945. La famille de Cecily Alcantara court un terrible danger : son fils de quinze ans, Abel, a disparu, et sa fille cadette, Jasmin, doit s’enfermer chaque jour au sous-sol pour échapper au sort des jeunes filles de son âge, contraintes d’offrir du «réconfort» aux hommes de l’armée japonaise. Quant à sa fille aînée, Jujube, qui travaille dans une maison de thé fréquentée par des soldats japonais, elle nourrit une colère de plus en plus difficile à cacher. Cecily sait deux choses : tout est sa faute, et sa famille ne doit jamais apprendre la vérité. Dix ans auparavant, Cecily aspirait à être plus que la femme au foyer d’un bureaucrate modeste dans la Malaisie colonisée par les Britanniques. Une rencontre fortuite avec le charismatique général Fuijwara l’a entraînée dans une vie d’espionnage, à poursuivre ses rêves d’une « Asie pour les Asiatiques ». Une décennie plus tard, alors que la guerre atteint son apogée, ses actions l’ont rattrapée. Sa famille est au bord de la destruction, et elle est prête à tout pour la sauver.


Soyons clairs je n'avais strictement aucune idée de où se trouve la Malaisie ni de ce que ce pays avait vécu. C'est un récit remarquablement documenté qui vous attend ici et de ce fait, la lecture n'est pas aisée. Personnellement je l'ai lu en plusieurs fois car il y avait un trop plein d'informations que je n'arrivais pas à gérer et surtout le roman est très intense, très dense. L'écriture elle même n'est pas facile car très riche mais quel roman! Située entre 1935 et 1945 nous traversons deux périodes destructrices pour un si petit pays: l'occupation britannique puis l'occupation japonaise. Attention on ne lit pas ce livre pour chercher de l'espoir, de belles plages turquoises et un beau happy end. On suit une descente aux enfers des divers membres de la famille et par là on comprend l'horreur que la guerre peut amener chez des personnes qui ne voulaient que vivre tranquillement. Le titre fait référence à ce que nos actions peuvent déclencher et je le trouve douloureusement beau.


Dans le prologue Chan dit que les grands-parents en Malaisie refusent de parler des quatre années d'occupation japonaise de 1941 à 1945, tant la situation était terrible. "Quelques mois après l'invasion japonaise, les écoles commencèrent à fermer et les soldats à occuper les rues. Les Japonais firent plus de morts en trois ans que les Britanniques en cinquante. Cette brutalité surprit les paisibles Malais, habitués au flegme et à la moue blasée des Britanniques, lesquels avaient coutume de les laisser en paix du moment qu'ils obtenaient leurs quotas d'étain et de caoutchouc." On a appris à l'école la seconde guerre monde au travers du prisme occidental et d'ailleurs je dirais même mieux au travers du point de vue des vainqueurs. Chan réussit avec brio à nous offrir la vision orientale du conflit, celui des colonisés. Un roman coup de poing qui mériterait d'être lu par tous.


La Déclaration d'indépendance malaise a été officiellement proclamée le samedi 31 août 1957 par Tunku Abdul Rahman , premier ministre en chef de la Fédération de Malaisie (source Wikipedia).


Bonne lecture!

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