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Sommes-nous le fruit de nos choix?

  • Photo du rédacteur: Johanna Zazoun
    Johanna Zazoun
  • 4 juil. 2018
  • 3 min de lecture

Danser au bord de l'abime de Grégoire Delacourt est un roman sur le désir, sur celui qui nous fait tout quitter, celui qui nous fait passer pour égoïste. Emma est heureuse pourtant sa vie va basculer lorsqu'elle va rencontrer un homme avec qui pourtant elle ne passe que peu de temps. Elle est consumée par son désir pour lui. A aucun moment la masculinité de l’auteur va transparaitre, il habite majestueusement le personnage d’Emma sans tomber dans les clichés. Le roman est divisé en 3 parties pour moi inégales. Personnellement la première partie est une magnifique ode à la femme, cela aurait très bien pu rester une nouvelle. Le destin d’une femme. Il serait facile de tout résumer à un simple désir, un fugace sentiment qui s’envolerait une fois consommé. Mais, et si la femme se dévoilait au travers de ses choix jugés égoïstes car pour une fois ils ne concerneraient qu’elle-même ? Pourquoi si une femme veut être heureuse au-delà des autres elle n’aurait le droit en contrepartie qu’à des qualificatifs peu flatteurs ? Certains ont pu penser qu’Emma perdait tout mais si au contraire elle gagnait ? Une vie certes douloureuse pour les pertes expérimentées, pour le temps passé à regagner l’amour et le respect de ses enfants mais une vie pleine de vérités ? Le feu du désir l’aura aidé à devenir une femme complète, pas la mère de, pas la femme de, juste devenir Emma, à accepter son identité et à l’imposer aux autres. Delacourt a réussi de manière prodigieuse à lire en nous les femmes, à exprimer ce que bon nombre d’entre nous n’osent pas toujours. Oui il est possible d’être heureuse dans la vie, avec son mari et ses enfants mais il existe également d’autres sentiments, de ceux qu’on murmure par peur du qu’en dira t-on, par peur du regard des autres. Il y a un plaisir limite orgasmique à se sentir désirée et désirante, à se sentir vivante même si cela vient du regard d’un autre que notre conjoint. Delacourt pour moi nous redonne ce droit, nous déculpabilise. Ensuite c’est à la femme de faire son choix mais pour pouvoir le faire à bon escient il faut avant tout accepter ce désir, s’en envelopper et le prendre tel qu’il est, une vague impétueuse qui peut nous emporter très loin ou tout simplement nous ramener sur le rivage.

« Le désir d’être une femme. De ne plus être du silence. J’ai eu du désir pour moi. J’ai eu envie d’être réinventée. Redécouverte. » Quelle femme oserait se l’avouer à elle-même ? Merci Grégoire Delacourt de nous apprendre à prendre la parole.

Dans un tout autre registre mais qui fait tout autant de bien nous avons Demain est un autre jour de Lori Nelson Spielman. Un roman frais et léger qui nous permet tout de même de nous poser les bonnes questions, celles qui nous font aller de l’avant lorsque nous cessons d’avoir peur des réponses. On retrouve dans ce livre les ingrédients d’un bon livre : humour, sentiments, légèreté, happy end tout en récoltant une leçon de vie sur la route. Il ne s’agit pas seulement d’une liste écrite à 14 ans mais de bien plus que cela. Il est indéniable qu’en grandissant nos désirs et amours évoluent mais le but de ce livre est surtout de nous montrer que le plus important est de rester fidèle à soi-même.

Si la vie nous offrait une seconde chance, ferait-on les mêmes choix ? C’est le thème de cette courte pièce de théâtre Si on recommençait de Eric-Emmanuel Schmitt qui est devenu ces dernières années un de mes auteurs préférés. Courte mais efficace cette pièce de théâtre va droit au but, quel est la part de déterminisme dans notre vie ? Est-ce que nos choix/non choix révèlent notre identité ? Si on avait possibilité de les changer avec toute la connaissance de leurs conséquences s’y risquerait on ?

Bonne lecture !

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