Texte libre
- Johanna Zazoun
- 25 oct. 2018
- 4 min de lecture

Parfois les mots se bousculent, ils ont besoin d'espace pour sortir et s'exprimer. Il n'y a pas vraiment de continuité entre les deux parties, juste il fallait que ces mots sortent. La suite viendra plus tard ou non.
Elle: Je n'ai pas pleuré c'est la mer, elle accompagnait le bruit de mon cœur qui s'est écorché quand il a compris que toi et moi devions rester dans le domaine du fantasme. La mer peut te faire couler les larmes c'est connu c'est rien. Certaines choses doivent rester dans le domaine du fantasme. Sinon on fonce dans le mur et on ferait trop de mal autour de nous. La seule chose que je voulais ce soir c'est d'être seule avec toi et de ne pas avoir cette horloge dans la tête qui me dit que demain tu ne seras plus là. Tu vois les fantasmes c'est bien, ça ne fait de mal à personne.
Il va falloir que comme sur la plage tu me repousses sinon on va continuer de s'envoyer des messages et quand la réalité nous rattrapera ça nous fera très mal. Je ne regrette rien, pas même que cette journée soit arrivée aujourd'hui et pas avant. Je n'aurais jamais pu continuer de te repousser. Mon doigt se pose sur la bouche, on ne dit plus rien, ni ce qu'on ressent ni ce que l'on souhaite. Maintenant, il ne nous reste plus que les souvenirs.
Lui: Ça commence tout de suite ?
Elle: Tu ne sens pas mon doigt sur ta bouche?
Lui: Ce n’était pas ton doigt que je voulais sentir mais tu l’as dit, on ne dit plus rien.
Après aujourd’hui tu ne pourras plus me dire que je ne parle pas assez ou que je ne suis pas assez sincère.
Elle: Tu as été plus que sincère, ça m'a beaucoup touché tout ce que tu m'as dit. Et surprise aussi, je ne m'y attendais pas. Merci. Tu as embelli ma vie. Je vais être la plus forte des deux maintenant. Tu m'accompagneras en pensée jusqu'à chez moi. Tes mots m'accompagneront cette nuit.
Lui : Tu as tout dit pour nous deux.
****
Lui
Je suis désolé, je ne voulais pas te blesser. J’ai juste peur de te perdre et que tu t’éloignes même si je te comprendrais. J’ai eu ce sentiment tout à l’heure, celui que tu me fermais la porte doucement.
Les secrets que tu m’as raconté m’ont juste permis d’apprendre à mieux te connaître et en aucun cas je n'aurais fuis, au contraire cette confiance que tu m'accordais m'émouvait, je voulais juste te prendre dans mes bras et te protéger de tout, y compris de toi même. Tu n’es pas là seule à te sentir partir, peu à peu. Plus les jours passent plus cela devrait être plus facile à t'oublier mais au contraire plus je réalise ce que je ressens pour toi.
C’est égoïste de ma part mais j’ai aussi peur de t’entendre me dire que tu vas te reconcentrer sur ton mariage et faire en sorte de tout arranger. Bien sûr que je serais heureux pour toi mais une partie de moi se dit qu’à ce moment là toi et moi ce sera terminé et ça ne sera plus qu’un souvenir..
Tu veux savoir pourquoi plus d’une fois je t’ai dit profites de ton mari ? Tout simplement parce que je sentais que quelque chose n’était pas normal entre nous et que je tentais de te repousser.
Tu crois que j’ai besoin de voir ce parking, ce bureau, ce bar, ta voiture à la gare pour me rappeler de tous ces souvenirs? Tout est gravé dans ma tête et dans mon cœur . Je ferme les yeux et je suis plongé dans un de nos souvenirs. Je te vois face à moi avec ton sourire si touchant.
C’est extrêmement dur pour moi de te voir partout où je suis sans pouvoir te toucher. Est ce que tu sais le nombre de fois où j’ai voulu te prendre là main et te prendre dans mes bras?
Je vais enlever mon doigt le temps de 30 secondes, je suis tombé raide dingue de toi. Fou de ton regard, fou de tes sarcasmes sur moi, fou de tes blagues, fou de toi.
Tu me manques à un point que je n’aurais jamais su imaginer.
Je remets mon doigt sur la bouche et promis je ne l'enlève plus.
Elle
Est ce que tu dors? Quand la fatigue va avoir raison de toi? Pourquoi ne me rejoins tu donc pas dans mes rêves? Je t'assure qu'on s'amuserait bien. On irait à la plage juste toi et moi, on se dirait qu'on a enfin notre journée. Tu ne serais pas sur le sable à bronzer. Tu serais avec moi dans l'eau, dans mes bras. Il n'y aurait pas besoin de poser de doigt ni sur nos bouches ni sur nos cœurs. On ne réfléchirait à personne d'autre que nous. Tu ne sens pas ma bouche contre la tienne? Pour une fois elle ne te dirait pas non on ne peut pas. Elle te montrerait tout ce que mon cœur ressent pour toi. Tu vois que ça vaut le coup de fermer les yeux et dormir. Rejoins moi. Qu'au moins on ait les rêves pour nous, à défaut de la réalité.
Les mots sont peut être la seule chose qu'on peut s'offrir pour le moment mais ils ont un grand pouvoir. Celui d'effacer la distance, au moins pour quelques instants. J'aimerais tellement que tu reviennes. Juste te voir quelques instants et m'assurer que tout est vrai. Que tout ce que tu me dis tu le ressens bien. Te montrer que tout ce que je dis je le ressens bien.
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