Une distance de toute une vie

Il est étonnant de voir qu’à seulement quelque centaines de kilomètres se côtoient deux types de population totalement différents.

D’un côté il y a nous. Qui sommes nous ? Attachés à la vie matérielle. Tous dotés de téléphones, d’ordinateurs avec accès Internet, de lecteurs de musique derniers cris. Notre travail, notre seule passion. Nous vivons pour travailler, nous travaillons pour vivre. Notre vie se déroule à 100 à l’heure. Même pas le temps d’adresser un sourire à ceux que nous croisons. Nos voisins ? Utiles pour un paquet de farine. Notre verdure ? Le bois de Vincennes. Nos poumons ? Encrassés par la pollution de la ville. Toujours courir, toujours à droite à gauche, les enfants toujours en coup de vent. Une vie comme nous aimons ou peut être juste comme nous connaissons.

De l’autre côté il y a eux. Qui sont-ils ? Tout droit venus d’une époque que nous croyons révolus. Attachés à leur terre comme à leur vie. Ignorants de ce que la Société contemporaine a déclaré comme besoins vitaux. Ils sont là, nous avons besoin d’eux sans le savoir. Le panorama offert à leurs yeux est leur raison de vivre. Leurs voisins sont leur famille. Leurs enfants élevés dans la tradition sont leurs fiertés. Leurs poumons sont emplis d’un air si pur que nous ne pouvons l’imaginer.

Nous, eux ? Eux, nous ? La différence ? Quelques centaines de kilomètres. Ou peut-on dire tout simplement une vie entière. Car aujourd’hui qui serait prêt à gommer cette distance ? Vous ou moi ?

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