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Joyeux anniversaire maman

  • Photo du rédacteur: Johanna Zazoun
    Johanna Zazoun
  • 2 janv. 2023
  • 3 min de lecture

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Aujourd'hui c’est l’anniversaire de ma mère, elle aurait eu 64 ans sauf que ma mère est morte il y a 4 ans. Il n’y a plus de cadeaux à acheter, plus de chansons à chanter ni de vœux à souhaiter.


Ce sont les rares photos de ma mère que j’arrive à regarder sans avoir le souffle coupé et les larmes aux yeux. Elles sont sur mon frigidaire afin de constamment me rappeler les bons moments passés. Celle de gauche a été prise chez mémé Baya, celle qui n’était pas sa grand-mère mais qu’elle aimait comme si elle l’était vraiment. Je me souviens que je m’asseyais sur le lit et que mémé allait ouvrir son placard près de la fenêtre pour me sortir une confiserie ou une petite babiole (jusqu’à présent j’ai un collier qu’elle m’avait donné). Pendant ce temps ma mère et elle parlait et je ne comprenais rien vu que les mots fusaient moitié en français moitié en arabe mais ce n’était pas grave car j’étais bien là bas. Avec le temps les souvenirs anciens sont réinterprétés par notre cerveau, la mémoire nous transmet plus un récit de la réalité qu’une pure réalité mais les émotions restent. Mes visites chez mon arrière-grand-mère ont laissé comme souvenir un sentiment plus qu’autre chose: l’amour. C'est sans doute pour cette raison qu'un de mes marques pages depuis que je vis en Israël est une photo de mémé Baya et moi. Pour toutes ces jolies émotions ressenties là bas. Voilà pourquoi cette photo de nous trois me fait du bien à voir. L’autre photo me rappellera toujours comment j’ai eu peur pour mes cheveux et les multiples fous rires avec ma mère après être passées chez le coiffeur. Le 19e était en effervescence, nous étions en mars 2017 au lendemain d'un terrible drame où un policier avait tué un ressortissant chinois, Shaoyao Liu. La colère couvait au sein de la communauté et ma mère m'a amené chez un coiffeur chinois me faire couper les cheveux. Bien entendu c'est lorsqu'il tenait un ciseau d'une main et mes cheveux de l'autre que ma mère a jugé bon de l'interroger sur les événements… Et même si ses mots sont devenus flous avec le temps, je me rappelle clairement sa colère et ma propre angoisse ! Une fois sorties on a eu un de nos plus gros fous rires. Pas devant la situation malheureuse bien sûr mais parce qu'on s'est dit que mine de rien notre imagination nous emmenait loin elle et moi.


L’an dernier, le 2 janvier vers 18h mon médecin m’a appelé pour me souhaiter mazal tov, elle m’annonçait la grossesse de Mila. Encore un petit enfant que ma mère ne pourra pas connaître pourtant Mila comme Adam portent en eux leur grand-mère, leur Babou. Si je devais souhaiter quelque chose à mes 4 merveilleux enfants en ce jour (à défaut de souhaiter quoi que ce soit à ma mère) c’est de perpétuer son souvenir en continuant de me poser des questions sur elle, en lui ressemblant dans leur amour de la famille et du respect des valeurs telles que l’amitié, la justice, l’honneur, la politesse..

La meilleure façon de fêter ce 2 janvier, d'en faire une date moins triste est de se rappeler qui elle était, ce qui fait qu'on l'admirait, de s'approprier un peu de son esprit si particulier, le faire sien, le modeler au gré de sa propre histoire personnelle et de ses désirs et trouver son bonheur. On ne peut, ni ne doit, vivre sur les traces des autres, par contre on peut s'en inspirer pour s'insuffler le courage qui parfois peut nous manquer. Ma mère était synonyme d'âme combative, ne l'oubliez jamais et soyez heureux et fiers de tous les choix que vous faites dans votre vie. C'est le plus beau cadeau que ce 2 janvier pourrait apporter.

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