Objectif 100: de 74 à 83

Bonjour les lecteurs! Nous sommes mi août ce qui veut dire que la rentrée scolaire approche à grands pas mais également la rentrée littéraire. Certains ont l’air très intéressants tels que Le sel de tous les oublis de Yasmina Khadra, Un jour viendra couleur d'orange de Grégoire Delacourt ou encore Nickel boys de Colson Whitehead, j’espère pouvoir bientôt les lire.

Pour l’heure je vous parle de mes lectures 74 à 83:

Les Milles visages de notre histoire de Jennifer Niven

Un très bon livre jeunesse! Un sujet fort est abordé le harcèlement. Les enfants/adolescents sont durs, ne laissent rien passer, se moquent toujours du petit gros, de l'enfant à lunettes, de l'enfant différent. Mais au 21e siècle avec la démocratisation d'Internet et des réseaux sociaux c'est encore pire, votre moindre faux pas est transformé en sujet de blague pour des milliers voire même des millions de personnes. Et c'est effrayant!

Les imbéciles heureux de Charlye Ménétrier McGrath

Très jolie histoire. Ça m'a rappelé Adèle Bréau mais en mieux écrit. Mieux écrit, mieux construit, plus profond, plus drôle.

Je ne veux pas partir de Karen Merran

Mon gros coup de coeur de ces derniers mois! J’ai tellement aimé que j’ai envoyé un message à l’auteur et que nous avons un peu correspondu (elle et non un community manager). Que d'émotions!!! J'ai adoré, c'était captivant et je trouve d'habitude très dangereux d'utiliser la voix narrative d'un enfant; soit ça passe soit ça casse. Merran en a fait un chef d'œuvre. Je ne sais pas si c'est parce que je ne connais rien à l'histoire des Juifs du Maroc mais je me sentais comme Jacob, à déchiffrer entre les lignes de ce que ses parents lui disaient. Et (sans spoiler) quand le père raccroche en pleurant et que la mère hurle j'ai eu les larmes aux yeux comme si j’étais présente avec eux. Bref ce roman m'a envoûté !! J’ai de suite commandé ces autres romans. Il est emprunté à l’heure actuelle (j’étais obligée de le recommander à tout le monde) mais si quelqu’un est intéressé dites le moi.

Le roman de Molly N de Sophie Carquain

Inspirée d'une histoire vraie et incroyable ce roman est haletant. Tout part pour Carquain des attentats de Charlie Hebdo, là sont publiés d'autres noms de victimes de menaces de mort, d'autres histoires. Elle entend parler pour la première fois de Molly Norris qui en soutien aux menaces contre les auteurs de South Park organise un concours « Tout le monde dessine Mahomet » en avril 2010. De là tout dégénère, malgré ses excuses elle reçoit une fatwa de mort. Elle aurait depuis changé d'identité afin de protéger sa vie. Carquain alterne entre les parties où elle nous narre une fiction (à l'heure actuelle on ne sait pas si Molly est ne serait ce qu'en vie) et celles où elle nous raconte son intérêt pour Molly et tout le travail effectué. Il y a de terribles passages sur toutes ces personnes ayant perdu leurs vies à cause d'extrémistes, ces pages où elle nous raconte comment nous sommes devenus la génération du terrorisme, ces pages où elle nous rappelle Charlie Hebdo, l'Hypercasher, le Bataclan.. sont très dures à lire. C’est ici un livre qui ne peut laisser indifférent. Je trouve ça en tout cas très louable de vouloir redonner une identité à Molly Norris, pour ne pas oublier son nom, son courage. Le travail est le plus bel hommage qu'on puisse lui rendre. En espérant que de là où elle est maintenant elle nous voit et sait qu'on mesure toute l'importance de ce qui s’est transformé en sacrifice.

Comme toi de Lisa Jewell

Un avis très fluctuant au fil des pages. Je me disais qu'avec ce genre de narration quelles surprises attendaient le lecteur? Eh bien la totale! Voilà un bon thriller, la psychologie des personnages même secondaires est très bien travaillée. J'ai passé un moment intense avec ce livre qui ne laisse pas froid surtout quand on est mère.

La dernière fois que j'ai vu Adèle d’Astrid Eliard

Il semblerait que ce soit un thème devenu courant ces dernières années, tenter de comprendre la radicalisation d'un membre de sa famille, personnellement c'est mon premier ouvrage. J'ai aimé mais je trouve qu'il était trop court, trop superficiel, pas assez travaillé. C'est comme avoir une pièce de théâtre en face de soi mais sans certaines scènes primordiales. Dommage car je trouvais la forme narrative (plusieurs voix racontent leurs souvenirs d'Adèle avant qu'elle ne parte) intéressante et cela aurait pu donner une autre dimension à Adèle. Au final on a une jeune fille qui disparaît, son petit ami terroriste est tué lors d'un attentat, on découvre qu'elle s'est radicalisée et qu'elle a disparu, incompréhension de la famille et des rares amis, quelques années plus tard elle revient. On a ni le pourquoi du comment ni même sa voix.

La vie qui m'attendait de Julien Sandrel

Je suis très déçue, toute la force de Sandrel dans son précédent livre a été d'écrire un bouleversant roman sur un accident qui aurait pu vous arriver à vous ou à moi, sur comment l'être humain réagit face aux épreuves, comment il arrive à trouver de la beauté même dans l'obscurité la plus noire. Tout sentait le réel, l'humain lambda, je me suis moi même identifiée à certains passages du fait de mon expérience personnelle. Là, face à ce second roman le seul mot qui me vient à l'esprit est irréel. On parle ici de la famille, de secrets de famille, de non-dits, des cicatrices que cela peut causer mais tout cela au travers du regard d'une femme pétrie de peurs et angoisses. Cette même personne va en une semaine bouleverser sa vie entière, affronter violemment son père elle qui chuchote plus qu'elle ne parle, va jusqu'à penser à l’inimaginable (j’essaie de ne pas spoiler) tout ça pour sa soeur jumelle qu'elle vient juste de rencontrer. Elle va même prendre sa place alors qu'elle ne la connait depuis quoi? 48h? Etaler sur le temps le roman aurait pu fonctionner pour moi mais là tout va trop vite (même le fameux Désiré aurait pu se faire plus désiré..), cela sonne complètement faux. J'ai eu l'impression d'être face à un roman de Musso ou Bussi ou même encore Levy, je m'attendais à ce que le retournement de situation en fin de roman soit fantastique ce qui aurait pu expliquer bien des choses mais non. Donc j'avais envie de dire "quoi? Sérieux? Sans même lui parler face à face il préfère tout écrire? Cela va juste à l'encontre de son personnage". Bref grosse déception.

La couleur pourpre d’Alice Walker

Que reste il à dire sur ce roman? Juste whaou!

Est ce que tu danse la nuit ? de Christine Orban

Un amour interdit est toujours intéressant à lire, à décrypter mais s’agit il vraiment d’amour ici? J’étais très mal à l’aise tout au long de ma lecture. Tina a l’air de se laisser vivre, pousser par les choses, impressionné par l’homme mûr qui s’intéresse à elle. Cependant elle n’a pas l’air d’avoir des sentiments pour lui, plutôt de suivre le courant. Simon lui, fait penser à un homme qui veut dominer (pourquoi choisir la petite amie de son fils sinon?), contrôler et non pas à un homme emporté par une passion dévorante. Quand au fils Marco, le grand rebelle, le grand violent capable de prendre et délaisser une fille car c’est comme ça qu’il faut “éduquer” son compagnon, il est détestable, capable de violence et de viol. Je crois que c’est ça également qui m’a le plus dérangé, comment encenser un roman où un viol est commis et où la victime trouve des circonstances atténuantes au coupable? Où la victime se persuade qu’il ne s’est rien passé de grave et qui décide de tirer un trait sur l’acte. Et où la victime continue sa vie en se laissant bercer par les évènements. Bref je n’ai pas du tout apprécié et n’ai pas compris les commentaires élogieux lus à ce sujet. Où est la beauté? Où est l’attirance irrésistible?

Adolfo Kaminsky une vie de faussaire de Sarah Kaminsky

Un peu trop descriptif mais il le faut bien pour découvrir la vie extraordinaire de Kaminsky, ses choix, son travail, son sacrifice de soi afin de sauver des milliers de personnes. Une excellente biographie que je recommande.

Bonne lecture!